Nouvelles d’Italie

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Milan : « Restez chez vous » Photo: MilanoToDay

[01/04] L’Université de Catane publie chaque jour sur sa page d’accueil des graphiques de l’évolution de l’épidémie en Sicile.

[18/03 ]L’épidémie touche cruellement la Lombardie dans le Nord de l’Italie. Pour éviter, vu de la France, certaines éventuelles représentations erronées, il convient d’avoir en tête certaines données. Voici par exemple les chiffres de la Production Intérieure Brute (PIB) régionale 2015 en milliards d’euro :

  • Lombardie : 360
  • Auvergne-Rhône-Alpes : 250
  • Hauts de France : 157

(Sources : Eurostat)

La Lombardie est donc une région « riche » où les infrastructures sanitaires sont parmi les meilleures d’Europe (*)

(L’étude Healthcare Quality and Access Index, publiée dans la revue scientifique The Lancet en 2018, concernant 195 systèmes sanitaires dans le monde, situe l’Italie à la 12ème place, devant la France et l’Allemagne et nettement devant le Grande-Brétagne et les États Unis).  

Alors confinement indispensable en France ! Car sauf miracle, toujours possible et espérable (*), certaines régions de France pourraient connaître une progression similaire de l’épidémie à celle que connait la Lombardie (sous un « retard » d’environ 8 jours).

(*) Voir aussi cette opinion paradoxale : Le système de santé lombard victime de son excellence ?, Libération, 22 mars 2020


Rédacteurs de la page « Nouvelles d’Italie » : Alessandra N. Patrick E.

Samedi 11 avril

Dans le centre de Venise , les eaux des canaux sont devenues calmes et transparentes en raison du trafic nautique réduit, une méduse s’y promène…

Samedi 11 avril

Une longue et belle lettre de nos amis siciliens suite aux échanges récents sur la liste de diffusion Usine à GAS, laquelle rassemble les groupes français travaillant avec les Galline Felici. Extrait :

« En ce qui concerne les distributions de produits en général, plusieurs communiqués officiels ont démontré qu’il n’y avait « aucune preuve » que ces dernières favorisent la transmission du virus. Nous avons mis en place une série de protocoles pour garantir la sécurité de nos salariés : de la cueillette (et même du domicile car les cueilleurs sont désormais deux maximum par véhicule, un à l’avant et un à l’arrière) jusqu’au chargement des produits sur le camion du prestataire de transport, auquel nous avons demandé de désinfecter systématiquement tous les véhicules avant chaque départ. »

Samedi 4 avril

OK, ce n’est pas l’Italie, mais où mettre ces nouvelles andalouses de Tierra y Libertad, sinon ici…

« Les producteurs et les produits de Tierra y Libertad sont en bonne santé, comment pourrait-il en être autrement, quand on est au travail. En Espagne, l’état d’urgence a été déclaré, il n’autorise que les professions dites essentielles à travailler en dehors du domicile. Grâce au fait que que nous sommes essentiels, nous pouvons travailler!

Le printemps ne se préoccupe pas du virus, il avance bien sûr: beaucoup d’arbres en fleurs, les fruits qui se forment (les nèfles commencent déjà à être récoltées !), les animaux dans les enclos de mise-bas…Pour le reste, c’est le moment de démontrer que le système alternatif que nous défendons fonctionne. Maintenant qu’il y a dans toute l’Europe des commerces avec quelques rayons vides, nous pouvons être fiers du système que nous faisons fonctionner. Bien que les transports soient devenus plus chers, nous continuons à envoyer nos légumes et fruits bio de petits producteurs, en Espagne, en France et en Belgique.. Nos consommateurs peuvent ainsi se nourrir de produits sains et nutritifs, dont ils connaissent l’origine. Je vous en félicite et je vous demande aussi de continuer à parier sur ce circuit: c’est le nôtre, il est original, valable et très nécessaire en ce moment. Salutations du Sud ! » Rafael, administrateur de Tierra Y Libertad et producteur de l’huile Olio Vivo.

Jeudi 2 avril

Produite en 2015, la belle « bande-annonce » des Galline Felici s’enrichit de sens et d’espoirs en ce long moment de crise et de confinement généralisé… Sono nel mondo che è nelle mie mani.. Condivido, scelgo, cambio !Je suis dans un monde qui est entre mes mains… Je partage, je choisis, je change !

… d’autres vidéos des Galline Felici sur cette page

Lundi 30 mars

Les GAS italiens se reconfigurent et s’adaptent au confinement. Voici un exemple de « Groupes d’achats d’immeubles » mis en place par le Réseau d’Économie Sociale et Solidaire de Rome

  1. Choisir dans la liste des producteurs ceux qui interviennent dans votre zone
  2. Impliquer les occupants de l’immeuble : amis, voisins…
  3. Recueillir la commande groupée et l’envoyer au producteur.
  4. Attendre la livraison et distribuer les caissettes sur le palier.

Samedi 28 mars

Le Pigeon Voyageur des Galline Felici, newsletter de mars 2020. Au sommaire : un joli texte de Michele, une présentation de la ferme du Bagolaro de Diego et Cinzia dont nous vous avons donné des nouvelles ci-dessous (20 mars), des exemples de groupes italiens qui parviennent à maintenir leurs activités…

Michele termine son texte par « Quant à chez nous, après des mois de sécheresse, il a enfin recommencé à pleuvoir .. » La Sicile a en effet connu un hiver sans pluie (inédit depuis 1978), le dernier vrai événement pluvieux (une tempête) remontant au 13 décembre. Et des températures de près de 3°C au dessus des moyennes. Conséquences : floraisons anticipées, cycles biologiques perturbés, plantes souffrantes… et des abeilles qui ont parfois commencé à sortir de leurs ruches dès février.

Vendredi 27 mars

Des nouvelles de Cristiana, seule membre non sicilienne des Galline Felici et habituelle fournisseuse de nos clémentines de début de saison : « Nous allons assez bien, malgré le confinement de plus de vingt jours. Nous avons la chance d’être à la campagne, où il y a toujours à faire ! Notre maman, qui aime coudre, est dans sa maison à Rossano, elle aide la protection civile à confectionner des masques de protection. Hier est morte une professeure de lycée, elle était un des premiers cas de Covid-19 à Rossano ». Christiana se dit aussi très préoccupée par une probable augmentation des violences domestiques, en particulier faites aux femmes, en cette longue période de confinement…

Mardi 24 mars

De Lidia des Galline Felici, ces Éléments de réflexion sur les courses au temps du Covid-19 « Ma fille et moi sommes en quarantaine « de précaution » à Palerme. Nous ne pouvons pas sortir de chez nous, même pour faire les courses, si bien que, pour ne pas importuner les voisines, nous nous les faisons livrer à domicile. Pour les fruits, les légumes, le pain, le fromage, les œufs, la viande et tout ce qui peut se trouver localement, nous avons choisi de commander à une boutique bio qui s’approvisionne pour quasiment tous ses produits frais auprès de producteurs proches ou, de toute manière, siciliens.

Hier une amie m’a appelée. Elle m’a parlé de sa fille, étudiante en Angleterre, qui commence à avoir des problèmes pour trouver des fruits et légumes, et, plus généralement les choses qui ne sont pas produites en Angleterre. Bien qu’il ait été toujours clair pour moi qu’acheter directement au producteur était bon et juste pour de multiples raisons, je me rends compte tout d’un coup qu’il ne m’était jamais venu l’idée que cela puisse devenir l’unique option possible !

Pour nous qui sommes nés dans cette partie du monde qui n’a pas connu la guerre depuis plus de soixante-dix ans, les « jours d’après » nous ne les avons connus que dans les films américains où monstres, aliens ou zombies se mettent en chasse des bons humains survivants… Seulement qu’aujourd’hui, à nous mettre en danger, ce sont des créatures invisibles qui peuvent se cacher n’importe où : moins nous avons de contacts avec nos congénères, plus nous avons de certitudes d’éviter la contagion.

Qui va au supermarché fait la queue, puis entre et se déplace parmi des surfaces, des objets et des espaces que d’autres ont touchés avant. Les produits de ma cagette au contraire ont été portés directement à la boutique par le producteur, puis préparés par Grazia, l’employée, suivant la commande passée à distance, puis livrés à domicile Rien de plus. Aucune mise en rayon, aucun chariot. Combien de paires de mains ont touché le paquet de pâtes ou les pommes du supermarché ? Nous ne pouvons pas le savoir. Moi, au contraire, je sais qui a manipulé mes artichauts : le producteur, Grazia et moi.« 

Dimanche 22 mars

Catane déserte de ses 300 000 habitants confinés. Via Etnea aller et retour jusqu’aux jardins Bellini… (la Via Etnea est l’artère principale de Catane, en partie piétonne)

Source : LiveUniCT Musique : I Giardini di Marzo, Lucio Battisti

Samedi 21 mars

Des nouvelles de Paolo, membre des Galline Felici que beaucoup d’entre vous connaissent pour avoir logé chez lui. Saison perdue pour sa compagne qui est guide touristique. Mais Paolo en profite pour travailler d’arrache-pied sur son terrain (irrigation, fruits de la passion.. et débroussaillage pour planter 3000 choux). Ils nous embrasse chaleureusement « habillé comme le monsieur de la photo » (sic) Visitez son site Sotto i Pini

Vendredi 20 mars

J’étais en Italie, dans la Vénétie, au moment où le Covid-19 a commencé à monter en puissance. Le retour en France a été à la fois surprenant et déconcertant… Le paradoxe de la légèreté de la fin de l’hiver d’un côté, et la pesanteur de l’entrée dans une crise sanitaire inédite de l’autre. Et le constat qu’il y a toujours quelqu’un qui est « l’impur » de quelqu’un d’autre… Les chinois, les impurs des italiens; les italiens, à leur tour, les impurs des français; ensuite les français, les nouveaux impurs des anglais et des américains…Et pourtant, c’est l’union qui fait la force ! Et la bonne humeur aussi, la joie… Confinée dans mon chez moi hellemmois, je retrouve le sourire grâce aux ponts avec ma terre d’origine…Les balcons qui chantent d’Italie sont superbes 🙂

Alessandra N., adhérente des Givrés

Montez le son pour cette vidéo du revigorant hymne national italien repris en choeur…par 1000 confinés !

Jeudi 19 mars

Des messages reçus récemment d’amis siciliens, que certains d’entre vous connaissent pour y avoir séjourné… et que 18 nouveaux Givrés s’apprêtaient (de jour en jour l’imparfait devient davantage de rigueur) à connaître dans un nouveau voyage du 29 avril au 6 mai 2020.

Par ailleurs la Sicile s’est depuis dimanche coupée de l’Italie continentale et de l’Europe pour contenir la propagation de l’épidémie (il n’y a plus que deux liaisons par jour avec Rome en avion et en train, passage du détroit de Messine autorisé seulement pour le travail ou le transport de marchandises)

« Noi continuiamo a lavorare e ci riteniamo fortunati di poterlo continuare a fare nel nostro piccolo mondo sotto al Bagolaro … ma portiamo nel cuore la pena di questo momento e dell’incertezza di come e quando questo « momento » finirà
intanto cerchiamo di prendere quello di buono che in generale ogni « crisi » porta e cioè la consapevolezza ancor di più che l’unione fa la forza … e di quanto importante sia poter contare gli uni sugli altri, quindi grazie di esserci ancora accanto e speriamo di poterci riabbracciare tutti al più presto »
Cinzia et Diego

« Nous, nous continuons à travailler et nous nous estimons chanceux de pouvoir continuer à le faire dans notre petit univers du Bagolarea, mais nous portons dans nos cœurs la peine de cette période et l’incertitude du comment et quand ce « moment » finira. En attendant nous cherchons à prendre ce qu’il y a de bon dans ce qu’en général chaque « crise » apporte, c’est-à-dire la conscience encore plus forte que l’union fait la force… et combien il est important de pouvoir compter les uns sur les autres… merci d’être encore à nos côtés. » Cinzia et Diego, agriturismo, producteurs, membres des Galline Felici, Mascali. Visitez leur site Bagolarea,

« Sicuramente è un momento difficile, soprattutto perché siamo consapevoli che questa stagione turistica è perduta. Per i piccoli come me proprio non è facile. Mi faccio forza pensando a tutto ciò che di meraviglioso ho fatto finora e cercando nuovi talenti da esplorare e strade da seguire. » Grazia,

« C’est sûr, c’est un moment difficile, surtout parce que avons conscience que cette saison touristique est perdue. Pour les « petits » comme moi, ce n’est vraiment pas facile. Je tiens le coup en pensant à tout ce que j’ai fait de merveilleux jusqu’à présent et en cherchant de nouveaux talents à explorer, de nouvelles routes à suivre » Grazia, guide de moyenne montagne sur l’Etna, y emmenant régulièrement des groupes de visiteurs français des Galline Felici. Visitez son site Animamundi

« Un grazie di cuore a voi e alla vostra vicinanza. È un momento difficile con le attività ferme e il nostro non poterci muovere da casa. Speriamo che finisca presto. » Vincenzo

« Un merci du cœur à vous tous et à votre proximité. C’est un moment difficile avec les activités arrêtées et notre impuissance à bouger de chez nous. Espérons que tout cela finisse vite » Vincenzo, agriturismo, Noto, membre des Galline Felici. Visitez son site : Terra di Pace